La dysplasie est un problème pour le chien. La douleur, comme tout autre organe à la structure défaillante ou désorganisée, une articulation fonctionne mal. Elle connaît des frottements, une usure mécanique et suivant le cas elle va provoquer des réactions de la part de l’organisme lésé. Ces dernières seront en rapport direct avec la morphologie et le mode réactionnel de l’animal considéré. Si par exemple il est très souple et s’adapte bien, il va compenser par ses tensions musculaires une laxité tendineuse exagérée et ne souffrira guère. Si c’est un musculaire hyper réactif, il va avoir tendance à fabriquer des ostéophytes, ajoutant des irrégularités mécaniques et une cause de souffrance supplémentaire. La gêne occasionnée va causer des douleurs et se révéler invalidante.
Problème invalidant
C’est évident, toute affection ostéo articulaire va entraîner une gêne et à terme une incapacité dans les mouvements. Progressivement le chien atteint de dysplasie coxo-fémorale a du mal à se déplacer. Il devient invalide vers 3 à 4 ans dans le pire des cas, c’est-à-dire au moment où son maître termine le dressage et envisage sérieusement d’utiliser son animal favori. Et un chien de travail incapable de se déplacer seul devient très vite une lourde charge à déplacer et à soigner. De plus la souffrance continuelle a rarement un effet bénéfique sur son caractère. Devenu grognon il peut se laisser aller à donner un coup de dent à un enfant qui le dérange ou lui fait mal. La conclusion est évidemment l’euthanasie donc la mort du chien avant la date programmée naturellement.
Problème pour le propriétaire
Le chien de travail, il est facile de comprendre qu’un propriétaire de chien qui s’est investi personnellement, qui a sacrifié du temps, de l’argent et des loisirs à former un animal de travail, ne soit pas particulièrement heureux lorsqu’il constate que tout a été fait en vain.
Problème économique
A la recherche d’une solution, le propriétaire va trouver le vétérinaire et demander un traitement et un pronostic. La réponse sera un pronostic très défavorable et une alternative thérapeutique. Soit un traitement lourd, à vie des troubles du genre rhumatismal avec à terme une baisse progressive de l’état général, soit une ou plus souvent deux interventions chirurgicales (les deux hanches ne peuvent être opérées en même temps) avec rééducation, le tout à un tarif qui peut atteindre ou dépasser le triple du prix d’un chiot pour un seul coté. Il ne faut pas non plus oublier que tout traitement n’a pas un succès garanti et que toute intervention entraîne un certain risque, dont le moindre n’est pas toujours celui de l’échec.
Problème sentimental
Il n’est jamais agréable de voir souffrir un animal que l’on aime, un compagnon de jeu ou de travail. Il n’est pas non plus particulièrement agréable de voir ce compagnon devenir grincheux et éventuellement dangereux sous l’effet de la souffrance, même si cette dernière est plus ou moins bien jugulée par un traitement médical lourd, instauré pour le reste de la vie de l’animal.La prévention, Si le travail de sélection de l’éleveur a été correct (bien des éleveurs que je connais essayent en général de travailler ainsi) il suffit de ne pas gaver son chien ni de le pousser à grandir trop vite, pour éviter bien des problèmes. Rappelons à ce sujet qu’un excès d’énergie ou de protéines dans la ration a un effet néfaste certain sur la dysplasie coxo-fémorale et l’ostéodystrophie coxo-fémorale. (Nous conseillons de ne pas dépasser 25 % de protéines chez les molosses en croissance à partir du 4e mois).
Problème pour l’éleveur
La garantie risque économique, l’héritabilité de la dysplasie coxo-fémorale est environ de 0,35. Cela signifie que, malgré toutes ses précautions, un éleveur ne sera jamais entièrement certain de ne pas retrouver un jour ou l’autre un chiot plus prédisposé aux ennuis et notamment à cette affection. Il risque alors de se retrouver en butte à des récriminations de ses clients et, même à de possibles ennuis juridiques.
Problème de sélection
Il est donc plus que conseillé de faire radiographier les chiens et de tenir compte des résultats pour faire de l’élevage canin et prévoir les accouplements. Compte tenu du fait que la dysplasie coxo-fémorale n’est qu’une tare parmi d’autres, que l’on ne doit pas négliger le type, l’expression et tant d’autres qualités, il est à craindre que l’élevage plaisir ne se transforme en élevage souci.
Problème pour le vétérinaire
Problème de diagnostic, c’est malheureusement une évidence aujourd’hui on n’est pas capable de faire un diagnostic clinique de dysplasie coxo-fémorale. Il faut faire appel à l’imagerie médicale et ce généralement sous anesthésie générale. Pour pouvoir comparer entre eux des animaux de taille différente dans un but de sélection il faut s’affranchir des longueurs, donc recourir à des angles, des rapports. Ceci impose des images d’une excellente qualité prise sur des chiens en position toujours identique; et ensuite de comparer en deux dimensions des ombres portées d’un objet en trois dimensions, d’une véritable projection. L’obtention puis la lecture de cette dernière ne son pas évidente. Le résultat peut être entaché d’erreurs aux sources multiples et la marge d’erreur peut dans certains cas égaler voire dépasser la valeur mesurée.
Problème de pronostic
La gravité radiologique de la dysplasie coxo-fémorale n’a chez le chien, rien à voir avec le handicap engendré par l’arthrose qui en résulte. En effet on peut voir des individus trotter remarquablement alors que la radiographie révèle un état catastrophique des hanches. D’autres avec apparemment des dégâts bien moins prononcés, se retrouvent gravement handicapés. Cela est dû au fait que la dysplasie coxo-fémorale n’est pas douloureuse en elle-même; l’arthrose consécutive, dégénérescence articulaire ne l’est pas plus. Ce sont les frottements et surtout les phénomènes inflammatoires résultants des lésions, qui font mal. Or l’inflammation se surajoute a posteriori et varie énormément avec l’individu. D’aucuns s’enflamment pour un rien ; d’autres prennent les choses avec plus de calme. Cela reste vrai sur le plan moral comme sur le plan physique. La conclusion de tout ceci est que le vétérinaire aura bien du mal à prévoir si le chien qu’il examine sera ou non handicapé par les lésions constatées. Voici des produits qui peuvent peut être supporter les problèmes des articulations.
Problème de traitement
Le traitement médical de la dysplasie coxo-fémorale est à l’heure actuelle celui d’une arthrose (dégénérescence articulaire), compliquée ou non d’arthrite (inflammation articulaire). En aucun cas il ne peut réparer les os mal développés ou rongés par le mal. Il peut tout au plus avoir un effet palliatif et soulager la souffrance du sujet atteint. Avec le recul de mon expérience personnelle je trouve que l’homéopathie alliée à l’ostéopathie est préférable car elles n’ont pas d’effets secondaires et indésirables, offrent plus de chances de récupération fonctionnelle. De plus, comme les interventions ou médication ne se font qu’à la demande, on peut tranquillement traiter pendant longtemps. La plus grosse difficulté consiste en ce cas à trouver le praticien dûment formé qui convient à vous et à votre chien. Le conseil en élevage, en l’état actuel de nos connaissances:(loterie génétique lors de l’accouplement, transmission héréditaire d’une prédisposition due à plusieurs gênes différents, expression variable de la tare, influence de l’environnement notamment de l’alimentation et de l’exercice en excès ou en manque) il devient extrêmement difficile de conseiller l’éleveur intelligemment. Doit-on courir un risque modéré de dysplasie coxo-fémorale pour conserver ou améliorer d’autres qualités ? Doit-on au contraire tenter de l’éradiquer et se permettre d’appauvrir génétiquement une race à effectif confidentiel et se retrouver ensuite avec des chiens hors type ou incapables de remplir la fonction pour laquelle leur race a été créée ? Le juriste ou l’homme d’affaires répond non à la première question. Le généticien crie oui ! Le simple bon sens aussi. Le vétérinaire, écartelé entre deux solutions contradictoires, va tenter de ménager la chèvre et le chou quitte à jouer une fois de plus les pompiers lorsque l’accident est arrivé.
Problème pour le fabricant d’aliments
Le fabricant doit concevoir un aliment qui soit appétant, qui ne provoque pas l’élimination de déchets abondants, qui permette à un chiot de grande race de grandir et de se développer sans ennuis, donc pas trop vite ni trop lentement et satisfaire le désir de son client qui voudrait se retrouver avec un chien champion à 15 mois alors qu’il faut 3 ans minimum pour qu’il achève son développement harmonieux. La tentation d’accélérer les choses en forçant sur la nourriture ou en regardant du côté des hormones et autres dopants apparaît très, trop vite. Et en plus, cette nourriture doit être digeste, complète, inaltérable et pas trop chère!
Dominick Lanoue NDA